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L'ACTUALITÉ À LA UNE
Retour sur le congrès FFER Strasbourg 2025
« Clap de fin des magnifiques journées de la FFER
Un grand merci à toutes les sociétés savantes de la FFER , à tous les orateurs et modérateurs , aux nombreux participants ( plus de 700 ), à nos laboratoires partenaires et à l’agence DIXIT qui a géré l’événement de main de maître .
Présentations de grande qualité que je tiens à souligner . 3 jours de partage de connaissance avec les acteurs nationaux de l’assistance médicale à la procréation . Et nous avons pu aussi partager des moments de détente tout strasbourgeois.
La présidence locale de ce congrès a été un honneur pour moi et je tiens à partager ce succès avec mes collègues du comité local.
Tout est si simple dans la confiance et le partage
Le comité local d’organisation »
ACTUALITÉS
Retrouver ici toutes les actualités qui peuvent vous intéresser !
Best Of FFER 2025 Strasbourg par nos internes : un grand merci à eux !
Les nouveaux schémas familiaux
En France, l’évolution démographique et sociologique a profondément transformé les familles : allongement de la vie, baisse de la mortalité et de la fécondité, diversification des formes conjugales et salarisation des femmes. La révision de la loi de bioéthique de 2021 fait apparaître de nouvelles demandes en AMP, c’est la naissance d’un continuum entre l’infertilité « pathologie » et l’infertilité « sociétale ». En parallèle de l’évolution croissante du recours au don de sperme dans notre société, l’exemple des couples français recourant à la GPA en Colombie illustre la complexité des nouveaux schémas familiaux. Il s’agit un modèle de CO-RE-PRODUCTION, fruit d’une interaction étroite entre le couple parental ou le parent solo, la femme porteuse, la femme donneuse et le corps médical, dont la place reste encore à définir.
Natalité et dénatalité
Depuis 2010, la France connaît une baisse continue de sa fécondité, passée de 2,02 à 1,68 enfant par femme en 2024, reflétant une tendance commune aux pays européens. Aujourd’hui, le nombre d’enfants jugé “idéal” diminue, influencé autant par l’incertitude économique que par les préoccupations environnementales et climatiques. L’éco-anxiété conduit certains à limiter volontairement leur descendance. Toutefois, les écarts entre pays montrent l’impact des politiques familiales et du coût de la vie. Plus qu’une crise biologique, cette baisse traduit une mutation des valeurs : âge moyen de la maternité, recul du couple, précarité, et priorités réorientées vers l’épanouissement individuel et la responsabilité écologique.
Accès aux origines
La réforme française de l’accès aux origines, issue de la révision de la Loi de Bioéthique de 2021, marque la fin du principe d’anonymat absolu instauré en 1994. Sous l’impulsion des mobilisations associatives et de la jurisprudence européenne, le droit à l’identité a conduit à la création de la CAPADD (Commission d’Accès des Personnes nées d’une Assistance Médicale à la Procréation aux Données des tiers Donneurs). Entrée en vigueur en septembre 2022, cette commission instruit les demandes, sollicite les donneurs de l’ancien régime et centralise les consentements à la levée d’anonymat. Trois ans après sa mise en place, plus de 800 demandes ont été enregistrées et un tiers des donneurs contactés ont accepté la communication de leurs données.
Les débats parlementaires ont été marqués par la question de la rétroactivité, finalement adoptée de justesse, permettant aux personnes nées d’un don avec tiers donneurs de l’ancien régime d’accéder potentiellement à leurs origines.
Les travaux présentés montrent que le contact entre donneurs et personnes issues du don suscite des émotions ambivalentes mais ouvre la voie à des relations non parentales, choisies et évolutives. Cette réforme transforme profondément les représentations de la filiation et invite à repenser sur le long terme les conséquences sociales et éthiques du don de gamètes.
L’ovaire dans tous ses états
Le drilling ovarien, réalisable par coelioscopie/V-notes/voie échographique, est reconnu comme le traitement de deuxième intention en cas d’échec du citrate de clomiphène pour les patientes SOPK. Il permet d’éviter le risque d’HSO, il engendre peu de grossesses multiples, et a une efficacité démontrée pour un faible coût. Un meilleur taux de grossesse semble être observé en cas d’utilisation de l’énergie bipolaire.
Un endométriome ne nécessite pas de chirurgie avant AMP sauf s’il est volumineux (>7cm) et/ou associé à des douleurs/difficultés techniques/réponse insuffisante sur la dernière stimulation. Un drainage transvaginal échoguidé sera indiqué avant la ponction.
Devant un kyste dermoïde sans doute diagnostique, <6cm, asymptomatique et avec ovaires accessibles, la ponction d’ovocytes matures en vue de préservation de fertilité peut se faire avant la chirurgie. Dans les autres cas, la chirurgie sera réalisé avant l’autoconservation.
La transposition ovarienne peut être indiquée avant une radiothérapie pelvienne à risque élevé d’IOP pour préserver la fonction endocrine. Elle sera associée à une cryoconservation du tissu ovarien controlatéral en vue de préservation de la fertilité.
Gamètes ex vivo
Les avancées récentes en gamétogenèse ex vivo montrent que les premières étapes de la production des cellules germinales sont désormais bien maîtrisées, que ce soit chez la souris, le singe ou l’humain.
- Chez la souris, les chercheurs sont parvenus à obtenir des ovocytes matures et des spermatides rondes fonctionnelles (fécondantes).
- Chez l’humain et le singe, les travaux s’arrêtent pour l’instant au stade d’ovogonies et de spermatogonies.
Parallèlement, la recherche sur la différenciation de cellules bipotentes en cellules de soutien gonadique (cellules de la granulosa ou de Sertoli), via des milieux enrichis en facteurs de transcription tels que FOXL2, progresse également.
Ces avancées pourraient avoir un intérêt majeur dans la recherche contre le cancer, la compréhension des troubles du développement sexuel et les thérapies cellulaires.
En revanche, leur application directe en reproduction humaine paraît à ce jour compromise sur les plans sécuritaire, éthique et économique.
Les objectifs de la folliculogenèse in vitro sont multiples :
- produire des ovocytes aptes à la FIV chez l’humain lorsque la greffe de tissu ovarien est contre-indiquée,
- préserver des espèces animales menacées ou d’intérêt génétique,
- ou encore créer un modèle expérimental pour étudier les interactions entre l’ovocyte, les cellules de la granulosa et du cumulus.
Une étude en cours évalue la culture de lamelles de cortex ovarien de brebis, dont la temporalité de folliculogenèse est proche de celle de la femme, afin d’étudier la croissance folliculaire et la qualité ovocytaire in vitro.
Les résultats montrent environ 80 % de survie des follicules à J20, mais seulement 50 à 60 % poursuivent leur croissance avec formation d’un antrum.
Comparés aux follicules in vivo, les follicules obtenus in vitro restent plus petits. L’extrapolation à l’espèce humaine est complexe, notamment en raison des différences de structure de la zone pellucide : chez la brebis, les projections transzonales sont radiales, contrairement à celles observées chez l’humain.
La dérivation de gamètes issus de cellules souches ouvrirait des perspectives majeures :
- progrès considérable pour la sélection génétique,
- création rapide de nouveaux géno-phénotypes adaptés à l’environnement (climat, impact écologique),
- introduction accélérée de nouveaux caractères dans une population,
- possibilité de contrôle du sexe des descendants.
Chez les bovins, des découvertes récentes en embryologie ont mis en évidence une double origine de la lignée germinale chez les mammifères : deux types de cellules — les cellules de l’épiblaste caudal (CE) et les progéniteurs amniotiques (SE) — répondent aux mêmes signaux inductifs pour former les cellules germinales primordiales.
Chez les espèces à amniogenèse tardive (porcs, bovins), la voie CE prédomine, tandis que chez les espèces à implantation précoce (primates), les voies SE et CE se chevauchent.
Quoi de neuf au laboratoire
Les techniques de micromanipulation interactives associées à l’intelligence artificielle visent à améliorer les conditions techniques en FIV et à faire progresser la recherche. Leur objectif principal est de remplacer l’usage des pipettes et aiguilles par des microrobots d’environ 10 µm, commandés via un joystick combinant microlasers et contrôle humain. En FIV, ces procédés, manuels ou automatisés, pourraient être couplés à des systèmes microfluidiques pour assurer la sélection spermatique (swim-up), la décoronisation ovocytaire ou la mise en fécondation. À ce jour, aucune donnée clinique ne démontre encore leur efficacité.
Le Gavi est un automate de vitrification ovocytaire semi-automatisée utilisant la méthode Cryotop et des dispositifs POD. Les ovocytes sont placés manuellement dans les POD, puis la vitrification est automatisée avant un rangement manuel. Cette approche permet l’usage de réactifs à usage unique, une meilleure traçabilité, une reproductibilité accrue et une réduction de la variabilité et de la consommation en cryoprotecteurs. Cependant, la phase de réchauffement, critique, reste entièrement manuelle. Les taux de grossesse sont comparables à ceux de la vitrification manuelle, mais les taux de survie ovocytaire sont significativement inférieurs, ce qui limite son utilisation actuelle.
Le réchauffement ultra-rapide embryonnaire apparaît comme une technique prometteuse. Il consiste à sortir la paillette de l’azote liquide, puis à placer l’embryon 1 à 2 minutes (selon les protocoles) dans une solution à 37°C, simplifiant l’organisation du laboratoire. Comparée à une décongélation classique, cette méthode montre des taux de survie et de grossesse non inférieurs, voire légèrement supérieurs, et des taux de fausse-couche similaires.
IMC et (in)fertilité masculine
L’obésité, maladie chronique et récidivante, est classiquement évaluée par l’indice de masse corporelle (IMC). Une augmentation de l’IMC est associée à une baisse de la testostérone totale, libre et de la SHBG, sans impact démontré sur la FSH et la LH. Sur le plan moléculaire, une augmentation de l’IMC entraîne une élévation des ROS spermatiques et des altérations épigénétiques transmissibles à la descendance. Une relation en courbe en J est observée entre IMC et numération spermatique. La prise en charge associe des mesures hygiéno-diététiques, voire la chirurgie bariatrique dans les obésités sévères. De nouvelles approches thérapeutiques, telles que les agonistes des récepteurs du GLP-1, seuls ou combinés à un agoniste du GIP, permettent une perte pondérale majeure ainsi que des bénéfices métaboliques et cardiovasculaires, mais une reprise de poids est fréquente à l’arrêt. L’évaluation de la fertilité masculine doit donc intégrer l’IMC, mais aussi le contexte métabolique global.
Adénomyose et implantation
Les données récentes suggèrent qu’une stratégie de freeze-all peut améliorer les chances d’implantation, notamment chez les patientes fortes répondeuses et dans le cadre de cycles avec diagnostic génétique préimplantatoire (PGT-A).
En revanche, chez les patientes normorépondeuses, cette stratégie ne modifie pas significativement les taux de naissance vivante cumulés.
Lorsque l’adénomyose est associée à une endométriose, les taux de naissance en FIV/ICSI sont inférieurs à ceux observés dans les formes d’endométriose isolée.
Sur le plan thérapeutique, plusieurs approches visent à optimiser la réceptivité endométriale avant le transfert :
- Agonistes de la GnRH,
- DIU au lévonorgestrel,
- et plus récemment, antagonistes oraux de la GnRH, qui représentent une voie prometteuse.
Ces traitements doivent être administrés ou mis en place pendant au moins trois mois avant le transfert d’embryon congelé pour en tirer un bénéfice optimal.
Préservation de la fertilité par congélation de cortex ovarien
L’évaluation de la fonction ovarienne doit être réalisée à distance de la fin des traitements, en général après un à deux ans, en particulier lorsque la chimiothérapie est gonadotoxique, car la reprise des cycles peut être tardive.
Le taux d’AMH n’est pas prédictif des chances de grossesse naturelle, mais reste utile pour orienter une éventuelle vitrification ovocytaire.
Les données disponibles suggèrent que l’AMP n’augmente pas le risque de récidive, même si les effectifs étudiés demeurent encore limités.
Il est essentiel de dépister ou suspecter une insuffisance ovarienne prématurée (IOP), souvent difficile à diagnostiquer, afin d’anticiper les risques liés à la ménopause précoce.
Un traitement hormonal substitutif (THS) peut être envisagé après un an d’aménorrhée, avec prudence en cas de reprise des cycles.
Sur le plan reproductif, il est préférable de favoriser les grossesses à un âge plus jeune, idéalement après un délai de 2 à 3 ans suivant la fin du traitement pour les cancers non hormonodépendants (RH–).
En cas de traitement prolongé par hormonothérapie, une interruption temporaire peut être discutée pour planifier une grossesse ou une vitrification ovocytaire. Cette fenêtre thérapeutique n’augmente pas le risque de récidive selon les données actuelles.
Ces patientes nécessitent un suivi gynécologique renforcé, incluant :
- Contraception adaptée,
- Prévention des IST,
- Dépistage cervical régulier,
- Surveillance d’une éventuelle GVH vulvaire chez les patientes greffées.
Enfin, une attention particulière doit être portée au « gap informationnel », en renforçant la formation des soignants et la coordination des parcours pour une meilleure prise en charge globale.
Le choix de la technique dépend de l’âge de la patiente, du type de cancer et de la toxicité du protocole de chimiothérapie, ainsi que des risques, de la persistance et de l’accessibilité de la technique.
La congélation de cortex ovarien reste l’indication de choix chez les filles impubères et permet une restauration de la fonction endocrine.
Après chimiothérapie, les chances de grossesse naturelles sont de 30% en l’absence de facteurs d’infertilité et de 21% en AMP.
Le taux de réutilisation du cortex ovarien est peu documenté et dépend de l’indication, du taux de survie des patientes, de la peur de réintroduction de la maladie, de l’incidence de l’insuffisance ovarienne et de l’acceptabilité de geste chirurgical de greffe.
Le taux de réutilisation des ovocytes varie entre 7,4% et 9,4%, après une durée de stockage moyenne de 4 ans avec un taux de grossesse à 41%.
Bourse Excellence Organon 2025 FFER
Au cours des 30èmes journées de la FFER, à Strasbourg a été remis les Bourse Excellence ORGANON 2025.
Plusieurs candidatures ont été reçues et ont été évaluées par un Jury dont voici la liste :
Dr Fanie PICARD (Hôpital POISSY) : Santé reproductive au travail
Ion Castravet (CHU Dijon) : Les effets de l’exposition aux Dysrégulateurs hormonaux endocrines sur la structure du tissu ovariens humain
Dr Nora Goffre (CHU Rennes) : Violences épigénétiques, résilience, régulation hormonale, ovulation, utérus (VEROU)
Dr Elisa Dybal (HCL) : Etude du développement testiculaire et de la fertilité masculine via la création de modèles organoïdes
Dr Margot Lherbet (CHU Montpellier) : De la France vers l’Amérique latine : les nouveaux recours à la GPA
Dr Zakhia El Beaino (Foch) : Endométrite chronique et AMP
Dr Salomé Gallissian (AP-HM) : L’AMP avec tiers donneurs en France : avis des patients concernant la neutralité financière et la représentation du donneur
Les Lauréats de la Bourse Excellence Organon 2025
Les deux meilleurs dossiers ont été récompensés d’une bourse de 7 500 euros chacun.
Les lauréats sont :
Dr Elisa Dybal (HCL) : Etude du développement testiculaire et de la fertilité masculine via la création de modèles organoïdes
Dr Fanie PICARD (Hôpital POISSY) : Santé reproductive au travail
Prix FFER 2025
Les Lauréats des prix FFER
Catégorie Jeunes Chercheurs
1er Prix Ex Aequo : Célia BETTIOL – Exposome chimique tubaire durant la phase préconceptionnelle et le développement pré implantatoire humain : TUBPOP une étude de faisabilité toulousaine
1er Prix Ex Aequo : Robin GHANEM – Thérapies de remplacement mitochondriales : évaluation de la contamination par l’ADNmt
Catégorie Biologie
1er Prix : Hanae PONS – Impact des rayonnements ionisants sur l’intégrité des spermatozoïdes humains
2nd Prix : Mehdi BENCHAIB – Influence de la preuve de fertilité du donneur de spermatozoïdes sur l’obtention d’une naissance vivante en insémination intra-utérine
Catégorie Clinique
1er Prix : Jennifer CARRIERE – Analyse du cycle de vie d’une ponction ovocytaire : évaluer les impacts environnementaux de changements de pratiques.
2nd Prix : Pierre Emmanuel BOUET – In vitro fertilization versus conversion to intrauterine insemination in poor ovarian response : an open-label randomised, multicentre, non-inferiority trial
Enquête HyFoSy
Chères – Chers collègues
L’évaluation tubaire par HyFoSy a reçu un avis favorable de la CNEDiMTS le 18 Décembre 2018, et l’acte technique est à la nomenclature depuis le 16 Novembre 2020.
Nous aimerions faire un état des lieux sur cette technique récente d’exploration tubaire en France au sein des centres de PMA. Les résultats de cette enquête pourront être présentés à l’occasion des JIFF 2025 (28-29 Novembre 2025).
Cette enquête s’adresse :
– aux praticiens réalisant des HyFoSy (temps de réponse évalué : 6mn), avec le lien suivant : https://forms.gle/W4XezitFJjbdYxwz5
– aux praticiens de PMA ne pratiquant pas cet examen (temps de réponse évalué : 2mn), avec le lien suivant : https://forms.gle/F8KMoHYxiJkX6JPA6
Les centres de PMA dans lesquels vous travaillez sont identifiés de façon à évaluer la représentativité des réponses.
Les réponses individuelles sont totalement anonymisées par le logiciel.
Merci de votre précieuse participation !
Dr Pierre-Yves MOQUET – Clinique La Sagesse – RENNES
Dr Jean-Marc LEVAILLANT – CHIC – CRETEIL
Dr Anne GUIVARC’H – Clinique La Sagesse – RENNES